Gestion d’un jardin sans produits chimiques
Si les Romains avaient déjà inventé le double vitrage, l’homme médiéval valorisait les déchets d’origine organique et végétale, sans oublier de gérer l’eau de pluie.
Aujourd’hui que l’on nous réclame -à bon escient- le tri sélectif, que les ressources en eau s’amenuisent et deviennent coûteuses, que les engrais chimiques sont de plus en plus mis au ban des accusés, nos jardins peuvent profiter de cette politique qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne sera pas d’austérité au regard des bienfaits que l’on peut en tirer.
Commençons par le composteur : Véritable système vivant, le résultat du compostage restitue l’humus dont les plantes dépendent pour une croissance harmonieuse. Pour obtenir au bout d’un an ce terreau local de bonne qualité, vous mélangerez sans tasser vos déchets de cuisine (tout excepté les carcasses et certains fruits exotiques acides comme l’ananas et les agrumes) avec vos déchets de jardin (plantes sauvages, tonte, taille des haies de feuillus, les résineux étant exclus).
Continuons avec la pluie : Grâce à une dérivation simple du réseau d’eau de pluie vers une cuve munie d’une évacuation du surplus, vous pouvez selon la taille du ou des récupérateurs, fabriquer par « mauvais temps » jusqu’à un ou deux mètres cubes d’eau sans chlore en une demi-journée.
Terminons avec le paillage : Il s’agit de la méthode anti-extrême. Dans _une même saison, avec notre climat en mutation, nous observons souvent des pics de chaleur, de sécheresse, d’humidité et de froid.
Telle une couverture isolante, une couche de 10 cm de paillage permet pendant un ou deux ans :
– de limiter l’arrosage de 70% par temps sec
– de garder un sol frais par temps chaud
– d’absorber l’eau en excès par temps trop pluvieux
– d’isoler le sol d’un gel excessif
– de fabriquer par l’intermédiaire du mycélium et de la microfaune un humus déjà en place
Le paillage correspond en fait à une excellente synthèse entre la récupération d’eau et le compostage, avec une charge d’intervention en moins.
Là encore, c’est le jardin qui vous apportera la matière : paillez avec des feuilles mortes, des herbes folles, et divers feuillus découpés par le broyeur, vous pourrez restituer au sol les nutriments dont il a besoin.
Pour conclure : le but de l’opération consiste donc à fabriquer un jardin en auto suffisance, en devenant un champion discret des filières courtes, le tout en économisant vos deniers et votre temps libre.
Avec moins d’interventions en amont, vous obtenez en aval plus de microfaune, des végétaux en bonne santé exempts de traitements lourds et enfin la satisfaction de devenir le chef d’orchestre d’un jardin vivant.
D’après Stéphane Loriot