Notre ami Michel tient à nous alerter sur le dangers que peuvent représenter certaines plantes qui nous entourent.
Il ne s’agit absolument pas de jouer les sorciers et encore moins les empoisonneurs pour toucher l’héritage.
Hormis cette blague de mauvais goût, le sujet est tout à fait sérieux.
ATTENTION PLANTES DANGEREUSES
La mode gustative actuelle incite à intégrer dans notre alimentation des plantes sauvages. Le cuisinier Marc Veyrat en a fait sa spécialité. Conseillé par un grand connaisseur de ces plantes, François Couplan, il récolte dans la nature les plantes gustatives qui y prospèrent.
Mais pour le commun des mortels, sans une connaissance approfondie de celles-ci, le danger d’empoisonnement est réel. Bien sûr, en premier lieu, les champignons ne doivent être consommés que si nous avons la certitude qu’ils sont inoffensifs. De nombreux ouvrages illustrés sont disponibles en librairie et permettent d’écarter les espèces les plus dangereuses. Toutefois, chaque année, quelques dizaines de personnes meurent de leur absorption et d’autres en sont malades.
Si l’homme au cours des millénaires de son existence a appris à éviter ce danger, nos animaux de compagnie peuvent ne pas avoir conscience du péril.
Lâchés dans la nature, ils ont tendance à absorber de l’herbe pour se purger. A transmission du savoir entre les générations de chats et de chiens ne s’accomplit pas toujours. Une promenade en forêt peut se terminer parfois, quelques heures après, par le décès de votre cher compagnon. Les signes d’intoxication les plus fréquents sont d’ordre digestif (vomissements, diarrhées, irritation buccale) mais aussi d’ordre cardiaque (hypotension, pouls) et d’ordre nerveux (dépression, excitation, convulsion).
Les principales plantes toxiques :
Le laurier rose (Nerium Oleander) heureusement dans notre région est rare en zone naturelle. Toute la plante est toxique, même les feuilles sèches. Il suffit de 12 feuilles pour entrainer la mort d’un chien de 10 kgs.
Le Muguet (Convallaria Majalis) est totalement toxique, surtout feuilles, fleurs et baies. Le chat peut s’intoxiquer en jouant avec les baies rouges ou les clochettes de fleurs ou même en buvant l’eau dans laquelle aurait séjourné une partie de la plante.
Le lis (Lihyum) dont même le pollen est toxique. Un chat qui avale 3 feuilles ou une partie de la fleur en meurt.
Le narcisse ou la jonquille (Narcissus) toute la plante mais surtout les bulbes sont toxiques. L’eau du vase contenant les fleurs coupées est egalement dangereuse.
L’if (Taxus Baccata) dont les graine mais aussi 80 g de feuilles suffisent pour tuer un chien de 10kgs.
Pour les humains d’autres plantes sont particulièrement dangereuses et mortelles.
Ainsi 3 g de racine d’aconit nappel (Aconit Napellus) dans une décoction provoquent la mort. Le reste de la plante est lui aussi dangereux. Pourtant, les fleurs bleues sont très jolies, surnommées en raison de leur forme les caques de Jupiter.
Devenue assez rare, car éliminée des jardins cultivés, la cigüe, rendue célèbre par la condamnation de Socrate, à qui, ultime faveur, on avait donné le choix de son trépas. Il choisit le poison de la cigüe !
La grande cigüe (conium maculatum) ou cigüe tachetée mesure 1 à 2 mètres de haut. Elle pousse en sol argilo-calcaire. A l’état adulte, la tige principale présente des taches violacées à brunes. C’est ce qui la distingue du cerfeuil. Toutes les parties de la plante contiennent plusieurs alcaloïdes dont la coniine et la coniceine, poisons violents, volatils dont les effets sont voisins du curare.
La cigüe vireuse ou aquatique pousse dans les marais tourbeux. Les feuilles ressemblent à du persil ou des carottes. La cicotoxine qu’elle contient provoque des convulsions, des vomissements, des difficultés respiratoires pouvant, à forte dose, provoquer le décès.
La petite cigüe (aetusia cynapium) Ses tiges creuses et cannelées, violacées à la base, portent des feuilles vert fonce comme celles du persil. Toxique pour l’homme… Les chiens et les lapins la consomment sans dommage.
L’arum tacheté fructifie avec une tige portant une sorte d’épi, comme du maïs, formé de nombreux fruits verts au début et rouges par la suite. Son principal danger est son attirance et séduire de jeunes enfants qui pourraient cueillir ses jolies petites billes rouges comme des bonbons ! Heureusement, après une ou deux baies ingérées, l’enfant recrache aussitôt le fruit très amer et âcre. Plusieurs baies provoque des brûlures d’estomac, des vomissements, des diarrhées. Sans soins appropriés, la mort peut survenir après 10 à 20 heures.
Ces quelques exemples incitent à la plus grande prudence pour la cueillette des plantes sauvages destinées à la cuisine.
Quelques ouvrages sont utiles à leur connaissance.
Parmi ceux-ci on peut en citer deux ou trois.
- Aimer vos plantes invasives, mangez-les de François Couplan, docteur es sciences au muséum d’histoire naturelle, aux Editions Quaet
- Cuisiner avec les plantes sauvages de Anne Richard et Pierre Vaillant à Geste Editions
- Les plantes sauvages et toxiques des bois, des prés et des jardins de Marie-Claude Paume aux Editons Edisud.
Michel Jourdain